La capitale du Morbihan est située à proximité des clusters du département, et voit son économie tourner au ralenti. Même si Vannes ne recense ce mardi aucun cas de coronavirus, la ville craint particulièrement une baisse de son activité touristique alors que l'arrivée des beaux jours se rapproche.
A l'arrivée de la belle saison, le département du Morbihan, profite habituellement d'une belle attraction touristique. Dans le basin de Vannes, le tourisme représente 10% du PIB. Mais cette année, son aura souffre de l'épidémie du coronavirus, le département étant l'un plus touché dans l'Hexagone.
D'emblée, pour dédramatiser, la boutique de mode les Carnacoises ironise sur la grande phrase des Vannetais. "Je vis où tu pars en vacances", le slogan est devenu "Je vis où tu ne pars PLUS en vacances ".
Un peu d'humour... Mais la propagation du virus n'augure rien de très rassurant pour le tourisme vannetais.
Les touristes commencent déjà à repousser leurs vacances ou à choisir d'autres destinations. Selon Arnaud Burel, directeur de l'office de tourisme de Vannes :
Un peu comme partout en France, dans les zones touristiques proches clusters, les réservations se crispent voire s'annulent. La fréquentation a baissé de 50%, même avec les attentats, la baisse d'activité n'a pas été aussi importante. C'est un gros coup dur. Il y a des appels quotidiens de personnes qui s'inquiètent, les gens ne connaissent pas la positions précises des cluster. Certains pensent que Carnac se situe dans le Golfe du Morbihan. Quand les touristes peuvent reporter leurs vacances, ils le font. On a de fortes inquiétudes sur les prochaines semaines.
Sergio Tosati, gérant de la thalassothérapie Miramar est dans cet état d'esprit. Il assiste à une chute libre des longs séjours.
"Les annulations de réservations concernent davantage les longs séjours, plébiscités par les seniors, que les courts séjours sur un week-end, plébiscités par les plus jeunes. A la fin de semaine, on doit se concerter avec les organisations syndicales pour se réorganiser voire faire appel au chômage partiel si la situation empire. On veut éviter de passer par là."
Depuis 7 jours, 590 nuitées ont été annulées en mars et avril à Miramar, ce qui représente 220 000 euros de pertes de chiffres d'affaires.
Vannes, pourtant épargnée par les restrictions
La préfecture du Morbihan n'a pas ordonné la fermeture d'espaces spa ou de piscines. Pourtant, par précaution, un hôtel 4 étoiles de l'agglomération a fermé son espace bien-être/spa depuis le 7 mars dernier. La politique de fermeture de chaque établissement dépend de sa direction.
Pour préparer au mieux leur séjour à Vannes, "les touristes doivent se tenir informé sur le site de la préfecture du Morbihan", recommande le cabinet du préfet.
Pour le moment, la commune de Vannes est à la même enseigne que les autres villes du Morbihan hors clusters, et hors cordon sanitaire proche. Les piscines, les cinémas, les musées et lieux accueillant du public sont ouverts.
Mais la psychose s'étend et nombreux pensent que les activités touristiques sont fermées, comme l'Aquarium de Vannes.
"Beaucoup de gens nous appellent pour savoir si on est ouvert. En ce moment, on doit dépenser beaucoup d'argent en communication sponsorisée sur les réseaux sociaux pour montrer que l'on est ouvert", raconte Fabien Le Guernevé, directeur de l'aquarium.
"En terme de fréquentation, on a plus de deux fois moins de personnes la semaine dernière (-135%) par rapport à la même semaine l'an passé. Sur la semaine dernière, cela représente 13 000 euros de perte de chiffres d'affaires. On va voir au jour le jour, ce que nous allons faire".
Il se veut rassurant, pour le moment, il n'a pas eu d'annulation de groupe.